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Interview de Roger Hodgson à écouter en Real-Audio - Site internet de RADIO-FRANCE
Interview et extraits de l'émission de Canal+ mai 2000
Roger Hodgson en concert - 22 mai 2000 - Commentaires ZICLINE.
Interview à l'occasion de la sortie d'Open the Door - M6 Music.fr

Une discussion avec Roger Hodgson - Noël 2000 par Nick Hodgson

Nous avons reçu beaucoup de questions de la part des amis de Roger et Nick les a trié pour y apporter autant de réponses que possible lors de l'interview avec son frère.

Nick: Quel est le code morse au début de "Along came Mary', et à la fin de l'album ?

Roger: C'est littéralement 'Open the Door". Réponse facile mais c'est ainsi.

Nick: Pourquoi as-tu chanté des chansons avec le prénom Mary?

Roger: Dans Soap Box Opera il s'agit de Mary - la Mère , mais je ne sais pas à un certain niveau de mon subconscient qui est Mary. Peut-être que Mary est un idéal.

Nick: D'où provient la chanson Babaji ?

Roger: Babaji est née alors que je lisais un livre dont le titre est "Autobiography of a Yogi" par Paramahansa Yogananda et j'ai été très inspiré par cette histoire. Je ressents toujours une grande connection avec lui et suis également toujours très inspiré par lui.

Nick: Quelle fut la relation entre toi et Alan Simon?

Roger: Alan Simon est venu me voir pour me demander si je serais d'accord de participer et chanter deux chansons sur le projet "Excalibur" avec lui. C'est pour cela que nous nous sommes rencontrés, nous avons travaillé sur 'Excalibur' et je lui ai demandé de co-produire mon album 'Open the Door'.

Nick: Ton fils Andrew fait partie d'un groupe. Ta fille joue t-elle également ou pratique t-elle des instruments?

Roger: Elle a un style de voix d'opéra, mais ce n'est pas sa première passion dans la vie.

Nick: Quelle est ta chanson préférée ?

Roger: 'Only because of You' est ma première chanson favorite et probablement 'Death in a Zoo' ma seconde. Troisièmement, 'Lovers in the Wind'.

Nick: Quelles sont certaines de tes autres chansons favorites ?

Roger: Bien, c'est amusant. Mes chansons préférées ne correspondent souvent pas à ma version favorite, parfois la version des chansons que je garde n'est pas nécessairement ma version favorite. Par exemple 'Say Goodbye', je l'aime, mais la version n'est pas ma version préférée. Je ressents cela pour 'Love is a Thousand Times', vraiment très fort par rapport à cette chanson. J'aime beaucoup, réellement, 'Had a Dream'. De l'album Hai Hai ma préférée est probablement 'Desert Love' et 'Puppet Dance'. De Rites of Passage j'aime bien 'Don't you want to get High' et 'Time Waits for No-one'. 'Death in a Zoo' est ma préférée. 'The more I look"en est une autre.

Nick: Quand tu chantes "Don't you want to get High", de quoi parles-tu ? Parles-tu réellement de drogues ?

Roger: Bien, c'est plus "don't you want to be high", je parle plus d'un état d'esprit. Mon interprétation est que chacun tente d'aller vers le haut et de se libérer l'esprit en méditant, écoutant de la musique, se relaxant.

Nick: Qu'est-ce qui a été difficile pour toi récemment ?

Roger: Mon plus gros problème récemment a été un manque de "management". Je suis surpris d'être allé si loin sans en avoir vraiment. En ce moment, je suis en train de négocier avec un manager à l'extérieur de l'Angleterre, et si cela fonctionne, j'espère que des concerts dans beaucoup d'autres endroits seront possibles. Pour tourner, tout doit être coordonné, la promotion, le planning, l'entière "stratégie" doit se faire réellement ensemble, communément. Si quelque chose manque, l'ensemble peut tomber et c'est pour cette raison que de nombreuses dates ont été annulées en France sur cette tournée et c'est également pour cela que de nombreux pays n'ont pas été inclus. Pour qu'une tournée se déroule bien, il faut que les efforts soient tous coordonnés entre la maison de production, les "promoters", la presse, la campagne d'affichage et toutes ces choses n'étaient pas synchronisées lors de la dernière tournée.

Nick: Et en ce qui concerne l'Amérique du Nord ?

Roger: J'aimerait effectuer une tournée en Amérique du Nord mais de nos jours, on doit réellement avoir le support de la maison de production pour mettre en place une tournée effective et sans un album sorti, vous ne pouvez pas vraiment obtenir l'appui d'une maison de production, il est donc extrèment difficile d'aller n'importe où dans le monde simplement parceque je souhaite le faire. Aussi malheureusement l'Amérique du Nord doit attendre qu'un album sorte chez elle , et c'est ce qui risque d'arriver ou de ne pas arriver avec "Open the Door", je n'en suis pas sûr.

Nick: Et l'Angleterre ?

Roger: L'Angleterre est sans doute mon plus grand challenge. Toutes les personnes qui vivent en Angleterre savent ce qu'il se passe sur la scène musicale là-bas et savent à quel point il est difficile pour un artiste comme moi de revenir après de si nombreuses années de silence et d'intéresser les gens nécessaires pour garantir un tour promotionné. Je ne suis pas un investissement très sûr pour un "promoter", aussi dois-je avoir une stratégie très spéciale en ce qui concerne l'Angleterre mais heureusement, avec mon nouveau manager extérieur à l'Angleterre et également le support d'une compagnie de disques anglaise, nous pouvons trouver une solution pour une tournée. C'est très important à mes yeux.

Nick: Lorsque tu composes une chanson, est-ce que ce sont des expériences ou situations émotionnelles passées qui donnent le ton ou le sentiment du morceau ? Ou est-ce simplement fait parce que cela sonne bien, ou pour d'autres raisons ?

Roger: Lorsqu'une chanson naît, c'est la manière dont j'aime voir les choses, c'est souvent après une période de deux ou trois semaines où j'ai été touché par un évènement de ma vie (par ce qu'il se passe dans ma vie), à la fois consciemment et "sub-consciemment" et généralement lorsqu'une chanson est en train de naître je plonge en elle comme si c'était une histoire d'amour. J'ai une histoire d'amour avec quelque chose qui me touche et je continue juste à chanter ou jouer et je continue à construire et à bâtir et au fur et à mesure que je chante la chanson commence à prendre forme, c'est ainsi que certains mots viennent inconsciemment et d'autres consciemment parceque je dois habituellement terminer les lyriques plus tard, et à partir des mots qui viennent plus inconsciemment. Pour moi, l'art de la composition est l'art de sortir des sentiers battus. Si tu as des aptitudes instinctives, naturelles, pour les cordes et la structure des cordes et si les mains peuvent suivre tu peux laisser plus facilement la musique te dicter où elle veut aller. Cela n'arrive pas immédiatement, généralement en ce qui me concerne après dix ou quinze minutes d'essai et c'est plus souvent comme si la musique prenait le dessus et là la magie et la surprise s'opèrent...

Nick: Y a t-il des histoires au travers de tes chansons ?

Roger: Chaque chanson est différente et la plupart des chansons ont leur histoire, mais la plupart comme je le disais viennent de mon subconscient ou sont affectées par l'état dans lequel je suis ou vers lequel je penche à ce moment de ma vie.

Nick: Peux-tu donner un exemple de chanson où les lyriques signifient quelque chose à ceux qui l'écoutent mais signifie quelque chose de différent pour toi mais pour laquelle tu ne trouvais pas de mots pour l'exprimer réellement, en d'autres termes, est-ce qu'il y a une histoire ou un évènement auxquels tu réponds au travers de tes chansons ?

Roger: La plupart de mes chansons sont historiquement des chansons dédiées à Dieu ou à ma conception de Dieu ou de l'Esprit. Mais je n'ai pas voulu que cela soit évident aussi y a t-il quelques chansons que les gens pensent être des chansons d'amour pour une fille mais qui ne le sont pas. Par exemple 'Take the Long Way Home' tu peux la voir sous deux aspects, tu peux prendre le chemin jusqu'à ta maison ou tu peux prendre le chemin de ta maison en esprit. Ainsi y a t-il un double sens sur cette chanson. Pas toutes, mais la plupart de mes chansons sont autobiographiques.

Nick: Y a t-il eu une chanson concernant une personne en particulier ?

Roger: Oui, 'Lady' en est un bon exemple. Qui est une chanson écrite pour une fille dont je suis tombé amoureux à Londres quand lorsque j'avais 20 ou 21 ans. Elle avait un problème avec son petit ami à ce moment là et nous sommes tombés amoureux, nous avons eu une petite affaire - une relation. about a girl that I fell in love with in London when I was around 20 or 21. Elle ne pouvait réellement pas comprendre pourquoi je voulais faire carrière dans la musique, elle voulait que je la suive en Inde. Au dernier moment, j'ai dit que je ne le pouvais pas, que je devais poursuivre ma musique et elle finit par partir avec son petit ami pour l'Inde et je ne l'ai jamais revue. J'ai écrit 'Lady' pour elle, et la chose intéressante à ce propos fut que quand j'ai commencé à enregistrer cette chanson il y a quatre ou cinq ans en arrière, j'essayais d'enregistrer la voix pour cela dans le studio et avais beaucoup de difficultés à la faire. J'ai même essayé de chanter étendu en arrière sur le sol et le jour d'après une lettre provenant d'elle est arrivée où la prmiere phrase disait que la semaine précédente elle avait pensé à moi et n'avait pas pu sortir ces pensées de sa tête. Qu'es-tu en train de faire ? J'étais tellement étonné que j'ai réussi à avoir la bonne voix cette nuit là ! Je n'ai plus eu de contacts avec elle depuis ce temps. Si magique !

Nick: Quels sont tes projets ?

Roger: Mon intention, après avoir été absent si longtemps, est d'avoir un style de vie où je serai en tournée pour les cinq prochaines années. C'est ce qui me procure le plus de joies et je suis le premier ennuyé de ne pas l'avoir fait durant la majeure partie des 17 dernières années.

J'ai également réveillé un nouveau niveau de plaisir par rapport à cela, je suis prêt à aller partout, je veux jouer partout pour tous ceux qui veulent m'écouter. Ce serait l'idéal dans ma vie pour les dix prochaines années. J'essaie également d'avoir un programme où je puisse tourner pendant deux mois pour ensuite prendre un mois et enregistrer durant ce mois, ou travailler sur certaines choses sur la route et prendre ce mois pour regarder le travail de l'extérieur, ce qui pourrait être un processus de création plus organisé. Plutôt que d'arrêter un an pour faire un album, quand tout le "jus" créatif ralentit et que tu perds la forme musicale. C'est une façon un peu folle de faire des albums.

Nick: Peux-tu faire une comparaison entre tourner avec Supertamp et tourner en Solo?

Roger: Tourner à présent est une expérience totalement différente comparé aux tournées des grands jours de Supertramp entre la fin des années 70 et les années 80. Nous avions un "show back" incroyable et la musique sonnait super bien, les lumières étaient fantastiques et la production super mais je sens bien la connection actuelle entre mon audience, qui restait en général dans les mains de John, qui était humoristique, c'était plus spectaculaire que "connecté". C'était fantastique comme c'était.

Mainteant que je remonte sur scène 20 ans après, je suis vraiment pour la première fois heureux d'être en rapport avec mon public, et je me sens plus chez moi en concert qu'avant. J'étais un peu timide, de caractère un peu introverti qui aimait chanter ses chansons mais ne pouvait pas parler par un microphone 20 ans plus tôt, et quelque chose a changé à présent. J'aime m'amuser et blaguer avec mon public. Dans le futur, j'aimerais apporter plus de choses que celles pour lesquelles Supertramp était réputé, comme faire plus de visuel et peut-être ajouter un côté plus théatral, mais également avoir une façon d'être en contact avec le public. Par exemple, lorsque j'invite un batteur sur scène, c'est une réelle connection.

Pour moi, la réelle magie d'un concert c'est quand tu y trouves deux forces : tu as les artistes ou les musiciens et tu as le public et le niveau de connection où se trouvent les deux forces, le plaisir qu'ils prennent chacun par rapport à l'autre est le niveau où le concert devient "spécial". Aussi m'intéresse t-il de casser cette barrière pour que les deux puissent se connceter autant que cela est possible.

Nick: Quelle est la partie la plus difficile du business musical ?

Je pense que l'un des travaux les plus difficiles dans ce business est d'équilibrer mon amour pour les gens et mon désir d'être en connection avec eux et la réalité qui est que c'est impossible de le faire. Aussi que j'ai besoin d'une vie privée. Réellement, le plus que je peux offrir à mon public est la musique et si ma vie est pleinement remplie de ce contact avec le public à travers le monde entier comme j'aimerait le faire, il faut également un peu de temps de recul pour la création. Il y a tant de choses dans la vie qui rentrent en compétition tout le temps que le "jus" créatif peut partir trop facilement...

Je pense sincèrement que c'est pour cela que beaucoup d'artistes ont perdu leur muse, leur étincelle créative. Leurs vies sont remplies de familles, de maison, de responsabilités et il ne reste aucune pièce de libre. Il faut du temps pour que le "jus" créatif coule. Ce n'est pas comme un enregistreur sur lequel tu as juste à appuyer. Tu dois dépenser des heures et des heures jusqu'à ce que les jus viennent vraiment, c'est comme un train qui démarre. Tu as besoin de tranquillité, tu as besoin d'avoir la tête claire des choses qui sont arrivées dans la journée ou de toutes les choses qui arrivent dans ta vie. C'est une étincelle très fragile, l'étincelle créative et tu peux la perdre très aisément. Je l'ai perdue et la plupart de mes collègues l'ont perdue un jour ou l'autre. Je me sens comme si je l'avais perdue très longtemps.

Je vois les "fans" de la musique comme des amis, mais malheureusement je n'ai pas assez de temps dans ma vie pour avoir autant de relations aussi la chose la plus difficile pour moi est de dire - Non, pas d'autographes. Je considère actuellement de dire non pour un autographe à tout le monde, je sais que les gens aiment bien ça, mais cela prend tant de temps, je préfèrerais regarder les gens dans les yeux plutôt que de regarder un bout de papier et le signer. Je préfèrerais les rencontrer et serrer leurs mains ou parler avec eux. Je ne suis pas certain à propos des autographes, et je pense à ça. Je pense actuellement avoir des petites cartes imprimées que je pourrais donner avec ma signature dessus et un petit mot ou quelque chose.

Nick: Est-ce que Bob Siebenberg va rejouer avec toi ?

Rog: Bob et moi avons eu plaisir à jouer à nouveau ensemble. C'était la première fois que nous jouiions ensemble en 17 ans et c'était mieux que jamais, c'était comme remettre un vieux manteau dessus, pour moi. Nous avons tellement pris de bon temps que nous aimerions refaire cela aussi attendons-nous la prochaine tournée pour voir ce qu'il se passe et si nos emplois du temps nous permettent de le faire.

Nick: Est-ce qu'Andrew va continuer à jouer avec toi ?

Rog: Andrew a sa propre bande, elle s'appelle 'Pocket for Corduroy' et il est réellement pris par cela, c'est un groupe fabuleux. J'aimerais créer une situation où son planning correspond, où il pourrait venir, me rejoindre sur la route où que je sois. C'est toujours un plaisir de travailler avec lui et de jouer à ses côtés. C'est l'un de mes musiciens préférés dans le monde.


Interview en anglais provenant de Solotramp.com - Traduit en français

Roger Hodgson Interview

"Metro" (London Newspaper)

Jeudi 5 septembre 2000

Interviewé par Victoria Moore

Chanteur-compositeur, Roger Hodgson, 50 ans, fut l'un des premiers membres de Supertramp, le groupe que tout le monde aime ou déteste. Il quitte le groupe dans les années 80 et se lance dans une carrière solo qui lui offrira quelques hits mais est interrompue lorsqu'il se casse les deux poignets par accident. Plus d'une décennie plus tard, il revient, avec un nouvel album, "Open the Door".

Roger Hodgson

· Quand couperez-vous vos longs cheveux de rock-star ?

J'aime les cheveux longs sur un homme. Je pense que c'est très attractif et je me sens bien comme cela. Je les couperai probablement à un moment donné mais j'apprécie de les avoir longs. Il viendra sans doute un jour où je n'aurai plus de cheveux, mais en attendant…..

· Etre en solo est-il plus amusant que Supertramp?

Je m'amuse plus que durant mes jours "Supertramp". En fait, non, à la hauteur de Supertramp c'était un grand amusement. Mais j'ai fait un show solo l'autre nuit. J'aime avoir le contact avec le public. Je fais que cela arrive. Et j'aime ce côté là. Tout ce que j'ai à faire, c'est m'amuser.

· Le groupe vous manque t-il toujours?

Sans le savoir, je suis vraiment entré dans une période de "deuil". Supertramp fut mon béb durant 14 ans. Rick et moi l'avons lancé après avoir quitté l'école et c'est devenu ma raison de vivre. J'ai mangé, ai dormi et l'ai respiré. Si je n'étais pas en train d'enregistrer, j'étais en tournée. Quitter le groupe fut plus dur que je ne le pensais. Je savais que je devais le faire car le "fun" était parti et quelque chose devait changer.

· Qu'est-ce qui a mal tourné ?

Quand on y réfléchit nous étions cinq garçons simples, et ce que nous avions en commun était la musique. A la fin, nous étions mariés, avec des familles qui avaient des besoins, et nous étions des garçons avec des fonds indépendants. Je ne pense pas que la famille et la musique aillent bien ensemble. Je ne pense pas que l'on puisse mener "à bien" les deux de front. C'est la limite.

· Cela a t-il été dérangeant de voir que Supertramp continuait de vivre sans vous ?

J'ai laissé les choses mais ce qui m'a le plus perturbé était de voir à quel point ce nom, Supertramp, signifiait pour tant de personnes dans le monde - toujours. Même sans moi. Et la plupart des gens n'ont même pas réalisé que j'étais parti. Avoir quelque chose que vous avez fait entrer si fort dans votre vie et qui suscite autant de passion chez les gens, et ne pas en faire partie, c'est étrange. Cela a été dur pendant un moment. Ce n'est plus réellement le cas aujourd'hui.

· Pourquoi cela n'a t-il pas fonctionné lorsque vous vous êtes brièvement revus ?

Les piques étaient si grandes. Tous les gens autour de nous étaient tellement obsédés par l'argent que nous pouvions faire. Cela devenait plus de l'intérêt que de la musique et je ne voulais vraiment pas pour nous être simplement un groupe qui revenait ensemble pour cela. Peut-être était-ce trop idéaliste.

· Etes-vous plus cynique à présent ?

Pas cynique mais je réalise que l'on atteint jamais la perfection dans cette vie.

· A quoi ressemble votre nouvel album ?

C'est une collection de chansons que j'ai écrite durant ces vingt dernières années. Je pense qu'il montre une force dans le chant qui n'était pas là auparavent. Il contient de nombreuses saveurs - particulièrement celtiques puisque je l'ai enregistré en Bretagne.

· Vous sentez-vous dans votre élément à présent ?

J'ai 50 ans. Je vois que l'âge ne signifie rien - Je me sens bien plus jeune. Je sens que j'ai redécouvert ma passion pour ça, après l'avoir perdue durant de nombreuses années. L'amour de l'art doit s'améliorer avec l'âge. Il n'y a pas de raison, autre que de le perdre, qui pourrait altérer cela.

· Etait-ce votre accident qui a fait payer à votre carrière solo le premier round ?

La semaine où mon dernier album solo est sorti je suis tombé d'un grenier sur une brique et je me suis brisé les bras. J'ai complètement perdu ma direction en tant qu'artiste et commençais à faire ce que les autres me disaient de faire, au dépens de ce que mon coeur me disait de faire. Je n'étais pas heureux. Puis j'ai eu l'accident. A un certain niveau, j'ai probablement provoqué cela car je me sentais "misérable". J'avais fait un album auquel je ne croyais pas et je devais parcourir le monde pour dire à tout le monde à quel point il était extraordinaire. L'accident est la meilleure chose qui me soit arrivée. Cela m'a permis de m'arrêter et de me sortir de ce manège et m'a laissé le temps de prendre du recul par rapport à la pression de la production, production, production.

· Pas de regrets ?

Non. Les expériences les plus difficiles de la vie sont généralement celles qui vous font grandir le plus.

· Qu'écoutez-vous ?

Je trouve difficile de trouver une musique qui m'apporte ce que je veux qu'elle m'apporte. Je veux pouvoir voyager et passer des larmes à l'extase. Miles Davis disait que le but d'un interprète était de conduire son public à une extase spirituelle. Je ne pourrai jamais obtenir cela mais c'est un but d'enfer à avoir. J'apprécie de nombreuses choses d' Enja à Tom Petty à Radiohead à Beck.

· Qu'êtes-vous en train de lire ?

Une nouvelle de Jack Whyte. C'est une série sur le Roi Arthur; très puissante.