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L'article sur l'album "Open The Door" ci-dessous a été publié par The Dutch Progressive Rock Page. Commentaire par Jerry van Kooten et Ed Sander. - Traduit en français.
Peu de temps après avoir quitté Supertramp, Roger Hodgson enregistra son premier album solo, "In The Eye Of The Storm", en 1984, suivi quelques années plus tard par "Hai Hai". De longues années s'écoulent après cela, mais il y a deux ans, Hodgson revient avec "Rites Of Passage", un album live comprenant de nouvelles chansons, mais également des morceaux provenant de l'époque de Supertramp. Durant la tournée qui suit la sortie de "Rites Of Passage", il devient clair qu'Hodgson ne veut non-seulement pas oublier son passé musical et jouer ses anciennes chansons (à Amsterdam je crois qu'il a même joué quelque chose comme... "Indellibly Stamped"), mais il les aime toujours énormément, et son écriture n'a pas beaucoup changé. Durant ces années loin du public, Hodgson a écrit de nombreuses chansons. Et finalement, un nouvel album studio naît pour notre plaisir à tous. Ce que je veux dire en écrivant que son écriture n'a pas beaucoup changé, c'est que l'amour et l'enthousiasme avec lesquels il écrit et joue ses chansons sont toujours là, et que les sentiments, l'atmosphère des chansons rappellent l'époque de ses anciens écrits. Bien évidemment, après tant d'années, un homme ne peut pas ne pas avoir changé, mais ses chansons sont toujours faites de tristesse au sujet des personnes qui font du tord d'une part, et beaucoup d'amour et d'espoir d'autre part. Sa tournée de "Rites Of Passage" fut faite en solo, . Sur ce nouvel album, Hodgson a de nombreux "partenaires". De part leurs noms, je dirais beaucoup de musiciens français , mais également l'Orchestre Symphonique de Prague. A mes premières écoutes de l'album, je reconnaissais quelques chansons jouées durant le concert d'Amsterdam, qui ont été entendues durant les concerts Live. Je tentais de trouver des références à ses autres album solo, mais ce que j'ai retenu le plus de l'album est une nouvelle collection individuelle de chansons. Et je commençais à écouter les morceaux de l'album comme autant de chansons de grande qualité, toutes en elles-même. Along Came Mary Jerry: Au début de la chanson, on entend que le "hippie" existe toujours dans l'homme. Mais c'est plus qu'une simple chanson d'amour. Après l'intro, avec la partie du discours de 1940 par la reine Elizabeth, et après quelques tours de "bagpipes" (dont j'adore le son...), la chanson prend lentement de la puissance. D'autres instruments s'y ajoutent, comme la basse et la batterie, mais également du sax, des flûtes, et de l'accordeon. C'est toujours une chanson joyeuse, mais avec de la puissance, jouée avec enthousisme et émotion Une belle chanson d'ouverture. Ed: Un code morse introduit l'album, suivi par un clavier et le discours de la reine Elizabeth. De nombreux instruments intéressants font leur apparition sur cette merveilleuse chanson; "bagpipe", saxophone, "uilleann pipe", accordéon, orgue, "Scottish drums" sans oublier l' Orchestre Symphonique de Prague qui revient sur pas mal de chansons de l'album. Cette chanson, qui se trouvait sur "In The Eye of the Storm" album, a été réécrite de façon excellente. Imaginez Steve Hogarth chantant "Brave" ou "Man of a Thousand Faces". Sur un plan lyrique c'est quelque peu répétitif mais reste sur un plan musical un des points culminants de l'album The More I Look Jerry: The More I Look est plus mélancolique. Elle commence sur un peu de tristesse, mais garde toujours une lueur d'espoir, il y a toujours à apprendre de cette chanson. Remarquable performance de Trevor Rabin à la guitare, des claviers, et de très belles voix. Ed: Un air joliment accessible avec Trevor Rabin (ex-Yes) pour les voix et la guitare. Cette chanson aurait trouvé sa place sur l'album "Talk" de Yes, puisqu'elle me rappelle beaucoup "I Am Waiting" sur cet album (par ailleurs, Roger a co-écrit Walls sur le même album). Les beaux sons de l'Orchestre de Pragues ajoutent à la sensation de chaleur de la chanson. Showdown Jerry: Showdown est different. "Très colérique". Du bel harmonica dans le style de Supertramp. Et ce que je préfère par dessus tout sur cette chanson sont les "vocals" entraînants durant le chorus. Puissant et balançant. Ed: Une chanson dansante à la façon "Supertramp" (e.g. Take The Long Way Home) avec une grande énergie et de nombreux instruments intéressants comme le violon, l'harmonica, le banjo et la guitare. Rev. Jesse Jackson and Ronald Reagan ('Le gouvernement n'est pas la solution à nos problèmes. Le gouvernement EST le problème !) font une 'guest appearance'. Hungry Jerry: Cela ne m'a pas beaucoup surpris d'apprendre qu' Hungry serait le premier single de l'album. C'est la chanson la plus simple. Je veux dire "simple" par le fait qu'il n'y a pas beaucoup de changements. Une douce et heureuse chanson avec le saxo de Supertramp. Mais elle manque de force, et les voix un peu trop prévisibles. Ed: Qui peut dire que les gens en ont assez des chansons d'amour ? En voilà encore une pour vous! Et je l'adore !Oui ce premier single est très commercial et offre un potentiel incroyable. Oui il délivre de hautes et douces voix ! Oui, cela me rappelle beaucoup les vieux tubes de Supertramp comme "It's Raining Again" ou "The Logical Song" ou la chanson de Roger "In Jeopardy" ! Quelqu'un a un problème avec ça ? Une bonne chanson est une bonne chanson, même si c'est une chanson "pop". "Play it again" ! ;o) The Garden Jerry: The Garden est une courte, triste chanson. Et c'est le même orgue que j'entendais sur "Breakfast In America" ?! Quelle belle chanson... Ed: Bien ... Cette chanson ne me dit pas grand chose... Une chanson courte, triste, minimaliste, que Roger a écrite à l'âge de 18 ans. Ni les lyriques ni la mélodie qui rejoignent l'esprit religieux et l'état du monde ne me parlent... Death And A Zoo Jerry: The Garden donne l'atmosphère de la chanson suivante : Death And A Zoo, une douce et délicate chanson, au moins durant un moment. Rien que la manière dont le piano et les sons effrayants retentissent ! Au milieu de la chanson, qui conduit vers une deuxième moitié puissante. D'abord, les mélodies du chorus sont fortes, avec le chant de "Hodgson" - "nanana...". Il est tout simplement vrai, très puissant et plein d'émotion. Il y a aussi une partie de batterie "hantée", avec des sons provenant d'un zoo dans le chaos. Et tout se termine sur un "bang", mais pas avant que Hodgson ait chanté les dernières lignes dans la veine de la première partie de la chanson. Une grande et belle chanson se termine. Ed: "Breathtaking ! Amazing !" Définitivement l'une des meilleures chansons que j'ai entendu cette année. Elle est tellement belle ! Après une mystérieuse et atmosphérique introduction avec les "uillean pipe" elle commence comme une belle ballade au piano qui serait bien adaptée à "In the eye of the Storm". A la fin de la première partie vocale la voix travaillée de Roger monte jusqu'à la rupture d'enfer faite dans une frénésie de percussion et de grands instruments tribaux où le cri de Roger peut être entendu en arrière-plan. Puis soudainement tous les instruments cessent tandis que la percussion tribale continue et les cris de trompette des éléphants courrent d'un haut-parleur à l'autre. A la fin de la chanson se trouve une reprise de la ballade au piano. Un très fort morceau rempli d'émotion. Je l'ai écouté sur un lecteur cd que j'ai trouvé dans la chambre d'hôtel lors d'un déplacement professionnel à Barcelone. Roger répétait "Don't you feel lonely" et la combinaison des impressions provenait d'une promenade de nuit au travers de la ville, d'un tour musical émotionnel avec une tristesse qui vous fait monter l'adrenaline jusqu'à faire monter les larmes aux yeux. Love is a Thousand Times Jerry: "Love Is A Thousand Time" est dans la même lignée que l'introduction de l'album. Une chanson aisément accessible, avec seulement une guitare et des voix dans le premier verset, avec la batterie et la basse se joignant au tout durant la seconde partie. Mais dans le troisième verset, le volume monte un peu, et l'on y entend un bel orgue. Ce sont les deux chansons qui rappellent le plus "In The Eye Of The Storm". Ed: Une demi-ballade douce et lumineuse pour le coeur. De nombreux "la-di-da's". Cela me rappelle à nouveau certains tubes de Supertramp. Beaucoup de guitare folk donne un sentiment "Hawaiien", tandis que les guitares acoustiques apportent un peu plus de puissance. Très agréable. Say Goodbye Jerry: "Say goodbye" est un peu plus triste que "The More I Look". La harpe et le violon donnent un son triste. Une belle chanson, chantée avec beaucoup d'émotion. Et ensuite, il y a quelque chose qui sonne de façon moins triste qu'au début. Au travers de la nuit et du spleen, vous pouvez sentir qu'il y a de l'espoir. Ed: Une belle ballade triste. Comme Jerry le dit, la harpe, l'orgue et le violon créent une grande émotion. C'est une critique légère de la société qui se place en alternance avec les chansons d'amour de l'album, sans spécifier de manière directe le sujet qu'elle aborde. Les Choeurs Bulgares Philippopolis font une apparition sur cette chanson avec seulement quelques sons "étouffés" de batterie. Open The Door Jerry: Le début rappelle "The Good, The Bad, And The Ugly", vous savez que quelque chose de grand arrive. "Open The Door" progresse doucement à partir du piano, des claviers et des voix hautes, jusque délicatement, à un choeur avec la batterie, la basse et doucement des voix "agressives". Et le couplet suivant nous montre qui a écrit "Fool's Ouverture..." Au milieu de la chanson, le style change soudain, mais garde la force et la puissance de la première partie. Me rappellant un peu par ailleurs Didier Marouani. Ce n'est pas un mur de son, et il se produit toujours qualque chose. Il est "extra" d'entendre un groupe limité de musiciens avec un volume "limité" créer une musique où vous ressentez beaucoup de puissance. Ed: Nous avons là une autre chanson qui pourrait provenir directement de "In The Eye Of The Storm". Après un harmonica dans le style de "School", la chanson débute comme une autre ballade au piano. Quand le refrain (Open the Door !) se fait entendre, la chanson développe beaucoup plus d'énergie avec les claviers, de nombreuses harmonies et un chant "haletant" qui peut être entendu dans le premier album solo de Roger. Une partie de la chanson me rappelle beaucoup le "Gimme Life" de cet album. Il comporte même des sons qui rappellent les "castagnettes" de "Phil Spector". Et bien évidemment une autre apparition des Choeurs Bulgares et de l'Orchestre Symphonique de Prague. Une autre lumière ! For Every Man Jerry: Il y a quelque chose de simple dans "For Every Man". Mais cele ne sonne pas uniquement comme quelque chose de gai, au contraire - cela sonne comme une chanson triste. Mais malgré cela, les choses sont différentes dans le fond de la chanson. Le solo de saxophone sur les voix d'arrière-plan, la musique "gonfle" et le volume augmente. Cette chanson ne pouvait être que la dernière de l'album. Ed: La seule chanson que Roger ait écrite avec quelqu'un d'autre; Alan Simon, qui a co-produit l'album et joué également de divers instruments dessus, et travaillé avec Roger sur le projet "Excalibur". Cette chanson est une jolie ballade avec plus d'accordéon, d'orgue, de sax et un choeur - obligatoire - d'enfants. Ce n'est pas le plus beau morceau de l'album mais une belle fin d'album. Conclusion Jerry: Vous pouvez ne pas aimer la musique de Roger Hodgson - c'est simplement une question de goût. Mais Hodgson est "vrai", sincère avec sa musique, il joue pour l'âme, pas pour l'esprit. Après tant et tant d'années, l'homme joue avec le même reconnaissable , unique style de musique, bien qu'il ait aussi progressé au travers de son propre style. Il joue une musique pleine d'émotion, évoluant de la tristesse et la mélancolie à la joie. Pas trop complexe, parfois même commercial, mais toujours reconnaissable. C'est la route qu'il suit, sa façon de mettre de l'émotion dans sa musique, que j'adore vraiment. Hodgson lui-même dit "ce n'est pas le chanteur, c'est la chanson". J'aime les chansons, mais n'oubliez pas que c'est le chanteur qui les écrit. Ed: Un album magnifique qui montre Roger sous ses meilleurs jours. D'un côté vous avez les belles, simples chansons qui firent la notoriété internationale de Supertramp. D'un autre côté, vous trouverez les compositions plus complexes qui peuvent être également entendues sur les albums de Supertramp des années 70' et le solo (c'est mon opinion) méconnaissable et pourtant grandiose de "In The Eye Of The Storm" qui a nourri mon coeur dans les années 80'. Un autre aspect qui rend l'album si spécial est l'utilisation de nombreux instruments spéciaux et un excellent orchestre symphonique. En ce qui concerne l'orchestre, je n'aurais pas pensé trouver une orchestration aussi parfaite ! Cet album est un "must" que toute personne qui aime Supertramp ou Roger Hodgson en solo ! ! Vote par Jerry van Kooten: 8.5/10.
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