"Quiconque a voyagé à sa manière dans la peinture de Djilali Kadid, en a gardé une mémoire physique, charnelle, une mémoire ardente et secrète à la fois. Djilali, comme Kateb, ainsi que tous ceux qui travaillent avec la matière même du vivant, sont les veilleurs qui mènent nos jours les plus sombres vers un lendemain conçu sous le signe du soleil fraternel qu’avait débusqué Jean Sénac et que nous gardons en nous." Dominique Le Boucher


"Au départ il y a confrontation avec la matière, cette terre qui brûle, bout à l'intérieur, dans le chaos de sa lave, et ne laisse remonter à la surface de la toile, comme sur une nappe d'eau, que quelques bulles de couleur plus vive, crevant l'ombre, où l'oeil peut un instant arrêter sa fuite vers les profondeurs et se délecter. Curieusement c'est au travers de cette trajectoire souterraine, que ce peintre aux fonds volontairement sombres, va faire sourdre des vibrations intenses, mystérieuses, comme celles qui rayonnent des joyaux de résine d'ambre. A l'aide des pâtes triturées et superposées en tourbes épaisses, il donne corps au sentiment du divin, de l'insaisissable, de l'immatériel, et en faisant jaillir des nuits une lumière intime semblable à celle de la veilleuse de notre enfance, met de l'âme dans toute réalité humaine."

Dominique Le Boucher